LA VIE SANS MODE D'EMPLOI — ACCUEIL DES LECTEURICES
Votre livre m'a passionné et prouve une fois n'est pas coutume que l'on peut utiliser la bande dessinée pour parler de la vraie vie et faire de la sociologie.
Il se lit avec beaucoup de plaisir et d'aisance. Le dessin devient parfaitement cohérent avec le propos, l'utilisation d'évènements réels dans cette fausse fiction ou ce faux documentaire permet de prendre en permanence du recul et le scénario ménage en permanence le lecteur afin de ne pas faire de la démagogie facile. C'est comme une sorte d'éducation pour les futures générations qui liront le livre afin de forger leur propre vie d'adulte. On prend beaucoup de plaisir à lire la vie de cette jeune femme moderne et déterminée, dans un Paris qui était encore tellement ancré dans l'après-guerre (j'ai moi-même vécu dans ces années là en banlieue et ensuite dans le 9° arrondissement de Paris, dans un petit appartement sur cour sans ascenseur). Il y aussi beaucoup d'optimisme salutaire chez cette héroïne au caractère incroyable qui nous fait penser à tant d'autres amies connues, et qui demande une suite ! Bravo pour ce formidable livre. PM
Il se lit avec beaucoup de plaisir et d'aisance. Le dessin devient parfaitement cohérent avec le propos, l'utilisation d'évènements réels dans cette fausse fiction ou ce faux documentaire permet de prendre en permanence du recul et le scénario ménage en permanence le lecteur afin de ne pas faire de la démagogie facile. C'est comme une sorte d'éducation pour les futures générations qui liront le livre afin de forger leur propre vie d'adulte. On prend beaucoup de plaisir à lire la vie de cette jeune femme moderne et déterminée, dans un Paris qui était encore tellement ancré dans l'après-guerre (j'ai moi-même vécu dans ces années là en banlieue et ensuite dans le 9° arrondissement de Paris, dans un petit appartement sur cour sans ascenseur). Il y aussi beaucoup d'optimisme salutaire chez cette héroïne au caractère incroyable qui nous fait penser à tant d'autres amies connues, et qui demande une suite ! Bravo pour ce formidable livre. PM
C’est un superbe roman d’apprentissage, magnifiquement dessiné, avec des trouvailles graphiques à chaque page, un roman riche de la diversité des êtres, qui peint leur beauté avec une grande tendresse, et leur laideur — quand laideur il y a — avec une très intelligente férocité, un roman de la pauvreté sans aucun misérabilisme mais non sans humour, un grand roman politique car la pauvreté c’est politique ! Mélo a raison : le roman se passe dans un atelier d’amour et le lecteur « entre en amour » avec l’héroïne qui affronte si courageusement tous les murs qui cernent l’atelier de «Désirée-Aimée». LL
Je viens de dévorer votre roman graphique, curieuse de repartir vers les années de mon adolescence (années pas spécialement confortables…). Je me suis forcée à le lire en 2 temps pour le savourer. J'ai été très touchée par l'histoire, par le courage de "cette Désirée", sa force intérieure, ses questionnements, cette confiance face à la vie, aux êtres, loin de se douter que les êtres ne sont pas tous naturellement bons ! Mais traverser ces situations permet de grandir, d'avancer. J'ai été d'autant plus touchée, que ces années me sont familières, les tubes, la mode, visages alors en vogue de cette période, les événements. Ce recul face à ces années permet de les voir sous un angle différent, avec plus de sens critique (pour ma part). Bravo, c'est un sacré roman d'amour entre vous deux : Alain et Désirée ! Les dessins sont pleins de détails délicats, les procédés divers utilisés pour le mélange de la fiction et de l'actualité de l'époque très travaillés m'ont beaucoup plus. Entre les vignettes, j'ai bien compris combien il y avait du Vrai et je comprends cette mise à nue. Un beau cadeau pour la génération suivante. ADC
Je viens de finir La vie sans mode d emploi, putain d'années 80. J'avais 16 ans en 86. Ma conscience politique a débuté à ce moment là. Les Lascars du LEP électronique me donnent un éclairage vraiment lutte de classes sur la bataille qu'on avait menée. J'ignorais à l'époque combien de jeunes arabes de banlieue se faisaient flinguer par la police. Combien ma réaction à la mort de Malik avait été conne. Tout le récit m'a rappelé un tas d'événements. Le PS a vraiment eu ce qu'il mérite, sa décrépitude d'aujourd'hui. Libé, Le Figaro me dégoûtent. Tout ce discours sur entreprendre, faire la part belle à la crise en s'en guérissant en faisant de l'auto-entreprise : ça perdure à la différence c'est que beaucoup n'y croit quand même plus aujourd'hui. La gauche a vraiment fait mal en essayant de tuer l'apport de Mai 68. J'ai adoré Mélo qui, malgré son jeune âge et surtout avec toute l'affection qu'elle a reçu de sa mère, la réhabilite face à son père : la société d amour. J'ai adoré Alfonso et tout ce petit monde franchement politisé pour beaucoup. Désirée, tous ces gens ont vu en toi une grande capacité d'écoute, de confiance et ne t'ont jamais sous estimée. Pas comme Arto que je vois comme un grand blond frais. Mais bon, il ne devait pas avoir que des défauts... Merci pour ce livre. Les dessins, les traits sont magnifiques. Merci pour la tendresse, la bagarre aussi. SA
J'achève à l'instant la première lecture de Putain d'années 80 (...). Eh bien c'est un sacré morceau, tout de même ! Je m'y retrouvais de mille manières... Je suis un peu plus jeune que Désirée, alors les repères étaient parfois un peu décalés : par exemple, le mouvement contre la Loi Devaquet, c'est mon premier mouvement lycéen : je suis en 3e, je fais mes premières manifs, à fond, et comme une fête — j'avais l'âge de ceux que Désirée accueille dans son loft/atelier/rez-de-chaussée. Ce n'est que bien plus tard que j'ai compris le cauchemar des années 80, le virage néolibéral, le culte de l'entreprise, Tapie en héros, Mitterrand en traître... Je dansais comme une folle sur Marcia Baila sans vraiment savoir tout ce qui se jouait dans mon époque... Comme n'importe quel ado, d'ailleurs (…) J'aurai mille choses à vous dire sur ce que je reçois de votre travail (…) mais pour faire bref, quelques bricoles saillantes : la JUSTESSE POLITIQUE est impressionnante. Dupe d'aucun mirage (SOS Racisme dénoncé comme de la récup PS, les luttes ouvrières des immigrés arabes rhabillées par le pouvoir en trucs manipulés par "des religieux"... Et la sublîme page sur Alger 1969, le festival panafricain — cette page est somptueuse, Alain, quelle beauté ! (…) toutes les planches qui évoquent les gestes — la coupe, la couture — et l'état d'esprit qui vient avec (on peut écouter, on peut réfléchir quand on coud ; chez moi la couture c'est même une sorte de thérapie : ça me fait du bien d'être juste avec la matière, et d'en faire peu à peu quelque chose, en silence). Et le dessin d'Alain si exact — le visage de Désirée, ses expressions (…), la justesse des postures... (…) La complémentarité de vos talents, en tout cas, est très spectaculaire: Désirée, pour l'écoute (toutes ces vies, ces luttes, ces trajectoires que tu as cueillies/attrapées) et l'écriture ; Alain pour le corps, l'espace, la beauté des visages et de la composition... Chapeau. JB