La mémoire vivante n’est pas née pour servir d’ancre. Elle a plutôt vocation à être une catapulte.
Elle ne veut pas être havre d'arrivée mais port de départ. Elle ne renie pas la nostalgie, mais elle lui préfère l’espoir, ses dangers, ses intempéries.
Eduardo Galeano, Les veines ouvertes de l'Amérique latine
Elle ne veut pas être havre d'arrivée mais port de départ. Elle ne renie pas la nostalgie, mais elle lui préfère l’espoir, ses dangers, ses intempéries.
Eduardo Galeano, Les veines ouvertes de l'Amérique latine
Désirée Frappier est née à Paris en 1959. Alain Frappier est né à Gafsa en 1952.
Dès leur première rencontre, en 1991, ils s’investissent dans des ouvrages communs où se mêlent écriture et illustration.
Dès leur première rencontre, en 1991, ils s’investissent dans des ouvrages communs où se mêlent écriture et illustration.
La lecture de l’œuvre des Frappier a cette extraordinaire capacité de faire fermer les oreilles au bruit du monde environnant, dans un recentrement qui permet ensuite de revenir au monde, décillés, et prompts à l’action. Parce que si le souvenir s’imprime dans les réflexions qu’inspirent les œuvres des Frappier, si le passé domine, c’est par sa capacité à faire jaillir un présent dans lequel nous devons nous unir, pour agir. La sensibilité au discours des Frappier est sans conteste décuplée par les images, qui remuent chacun d’entre nous, parfois jusqu’aux tripes. C’est dire tout ce que la bande dessinée a à apporter aux sciences sociales, bien au-delà de ses qualités documentaires et historiques, parce qu’elle est œuvre, tout simplement. Gabrielle Napoli, Les filles du Loir, 2015
« À un moment donné la BD, et plus particulièrement le roman graphique, s'est trouvée être la parfaite synthèse de nos deux parcours, comme si nous entrions enfin dans notre propre vie.»
Alain aura attendu de fêter ses 60 ans. « Formé aux Arts décoratifs et nourri de Tintin et Spirou, mon envie de faire de la bande dessinée remonte à ma septième année. Mon crayon s'est vite aperçu que je ne savais pas raconter des histoires. » Il s'essaie donc à l'illustration de presse, fait de la musique et beaucoup de graphisme. Désirée, 7 ans de moins, enchaîne les expériences en autodidacte : « Théâtre, costumes, ateliers d'écriture, journalisme, maternités… Autant de façons de survivre à la vie. »
Lui va apporter des années de militance et une ligne claire subtilement photographique, elle une écriture singulière et délicate. Tous leurs livres sont construits selon les mêmes principes. « Nous mélangeons le récit intimiste, porté par des témoins, et le récit politique parce qu'il nous importe de comprendre la raison des drames que nous traversons et d'en percer les secrets. Nous travaillons sur des événements révolus, car ils nous permettent de confronter des écrits, des témoignages, des archives et de comprendre ainsi, comme de toucher au plus près, la réalité de nos personnages ». Guillaume Barou, Manière de Voir, avril-mai 2022
Alain aura attendu de fêter ses 60 ans. « Formé aux Arts décoratifs et nourri de Tintin et Spirou, mon envie de faire de la bande dessinée remonte à ma septième année. Mon crayon s'est vite aperçu que je ne savais pas raconter des histoires. » Il s'essaie donc à l'illustration de presse, fait de la musique et beaucoup de graphisme. Désirée, 7 ans de moins, enchaîne les expériences en autodidacte : « Théâtre, costumes, ateliers d'écriture, journalisme, maternités… Autant de façons de survivre à la vie. »
Lui va apporter des années de militance et une ligne claire subtilement photographique, elle une écriture singulière et délicate. Tous leurs livres sont construits selon les mêmes principes. « Nous mélangeons le récit intimiste, porté par des témoins, et le récit politique parce qu'il nous importe de comprendre la raison des drames que nous traversons et d'en percer les secrets. Nous travaillons sur des événements révolus, car ils nous permettent de confronter des écrits, des témoignages, des archives et de comprendre ainsi, comme de toucher au plus près, la réalité de nos personnages ». Guillaume Barou, Manière de Voir, avril-mai 2022